Bienvenue cher lecteur ! Vous vous attendiez à retrouver l’équipe Digiformag ? Surprise, c’est moi, Valérie. Je travaille dans un organisme de formation depuis 12 ans. Comme vous, j’ai vécu une année pour le moins… challengeante ! Et qui de mieux que nous pour vous parler de la vie, même des vies, que nous avons vécues pendant un an ? Je suis donc allée enquêter auprès de mes confrères et consœurs pour connaître leurs ressentis, savoir si la crise pandémique leur avait donné des sueurs froides ou si elle a excité leur sens de l’innovation. Je tiens tout d’abord à remercier les 834 organismes de formation qui ont accepté de se livrer sans fard. Laissez-moi vous présenter notre histoire, celle que nous avons écrite.
Avant de commencer, une dernière chose : si vous êtes plus un apprenant visuel, allez zieuter du côté de l’infographie « le e-learning en 2021 » réalisée par Digiforma. Pour une meilleure exhaustivité, je suis aussi allée piocher dans l’étude de l’ISTF. Trêve de bavardages, commençons.
Flashback janvier 2020 : tout est calme au village
L’hiver dernier, entre les flocons et les températures négatives, nous menions notre travail comme nous savons si bien le faire. L’heure était aux projections pour créer une nouvelle année mémorable. Nombre d’organismes, dont le mien, assurions-nous nos sessions en présentiel. 72 % d’entre nous avaient plaisir à rencontrer chacun de ses apprenants en face à face, à échanger plus que du savoir avec eux. Dans nos rangs se trouvaient des avant-gardistes puisque 7 % des organismes de formation interrogés transmettaient connaissances et mises en situation uniquement à distance. Entre les plus « physiques » et les plus « digitaux », il y avait les partisans du blended learning, vous savez, cette méthode qui marie enseignement physique et à distance. Avec 20 % d’adeptes, le blended learning avait déjà fait son chemin dans notre paysage.
Et puis, ça a été la guerre
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est notre Président himself. Quoi qu’il en soit, mes collègues ont, pour la majorité, été portés par un élan créatif, et pour la minorité, eu des frissons dans le dos. Je suis fière de me dire que nous ne nous sommes pas laissé abattre, que nous avons été 60 % à expérimenter, que nous avons parfois essuyé des revers, mais que nous avons toujours avancé.
Les plus enthousiastes, soit 28 % de notre effectif, ont digitalisé plus de la moitié de leurs formations avec une ingéniosité méritoire. Un tiers de notre troupe a préféré réduire son catalogue de moitié pour offrir une expérience digitale optimale.
Ne croyez pas que nous avons simplement réagi face à ce contexte exceptionnel, nous avons nos propres motivations :
- En premier, le digital améliorer l’efficacité pédagogique de nos formations ;
- En second, nous sommes plus réactifs face aux enjeux business ;
- En troisième, le digital nous permet de réduire nos coûts.
Lorsque leurs apprenants étaient trop réticents ou que les formats n’étaient pas adaptés, 40 % des organismes de formation ont préféré se mettre en pause le temps de réfléchir à une stratégie.
Ceux qui ont pu et ceux qui ont moins pu
Le constat sur 2020 étant posé, j’avais besoin d’en savoir plus : comment les organismes actifs ont-ils mené leurs formations, en se reposant sur quels outils ? De façon quasi unanime, la classe virtuelle représentait, pour 82 % d’entre nous, le meilleur choix. Rien de plus logique, elle se déroule en synchrone et est efficace selon 85 % des répondants.
Un dixième des organismes de formation a tenté une double approche : la classe virtuelle et les séquences e-learning via un LMS (un Learning Management System). Dans le top 3 des formats e-learning efficaces, ils ont laissé leur chance aux :
- Fast learning (séquence de moins de 15 minutes) ;
- E-learning scénarisé (25 minutes par module) ;
- Vidéo learning.
Plus audacieux, 5 % m’ont répondu avoir opté pour le tout LMS. J’ai même entendu certains collègues tester le mobile learning et le micro learning (des bulles de moins de 2 minutes).
Je me suis aussi intéressée à mes confrères et consœurs en difficulté sur l’année. Je les ai interrogés sur leurs freins. Ils m’en ont partagé plusieurs que je résume par ordre d’importance :
- 62 % ont avoué que le digital ne s’adaptait pas à leurs formations ou aux publics concernés ;
- 21 % des répondants ont freiné à cause de leur méconnaissance des formats digitaux, de problèmes de connexion ou de matériel obsolète. Le digital demande du matériel et une appétence que tout le monde n’a pas forcément ;
- 17 % ont surtout été bloqués par manque de financements. Quand les ressources ne suivent pas, difficile d’innover.
Et maintenant, on fait quoi ?
Pendant cette année, nous avons rencontré des apprenants qui n’avaient pas mis les pieds dans une salle de classe depuis longtemps, des stagiaires en désir de changement, des managers plus investis sur le digital. Ce fut formidable de voir à quel point nous avions tous la capacité de nous adapter, de détruire les barrières, aussi fortes soient-elles. Nous sommes heureux de voir les visages épanouis de nos stagiaires, d’avoir des retours positifs sur leur expérience.
Passé cette phase, j’étais curieuse de savoir si nous étions à l’aube d’une nouvelle ère ou si ce n’était qu’un feu de paille. J’ai donc demandé autour de moi si mes pairs comptaient maintenir un volet digital dans leur catalogue de formations. La réponse a été quasi unanime : Oui ! En 2021, nous sommes 77 % à réaliser au moins un quart de nos formations à distance. Imaginez la révolution : de 72 % de présentiel en janvier 2020, nous sommes passés à 77 % de blended learning en 2021 !
J’ai aussi entendu un autre son de cloche : pour 23 % de mes collègues, le présentiel reste préférable et c’est bien compréhensible. S’ils font face à trop d’obstacles ou si le digital n’entre pas dans leur stratégie, il est plus sûr de retrouver ses marques.
Il y a autre chose que j’aimerai partager avec vous : nous, organismes de formation, ne devenons pas uniquement digitaux, nous sommes aussi enthousiastes. 53 % de mes pairs ont confiance en leur avenir grâce aux possibilités qu’offre le numérique, aux envies d’apprendre, à la souplesse de nos stagiaires. Enthousiasmes, nous sommes, mais raisonnable nous restons : un tiers des organismes se montre prudent sur les mois à venir. N’oublions pas non plus les acteurs plus pessimistes qui peuplent 14 % de nos rangs.
Les avis de nos apprenants
C’est bien beau de partager son expérience, mais ici, on évite l’entre-soi. L’ISTF est allé voir du côté de nos stagiaires afin de connaître leurs motivations à commencer et à terminer les e-learning que nous leur proposons.
Lorsque les stagiaires choisissent une de nos formations, c’est d’abord parce qu’elle est en lien direct avec leur métier. Si nous proposons une certification, nous arrivons à convaincre 14 % des apprenants. Accompagner la formation par un tutorat ou offrir une belle expérience utilisateur nous assure la présence de 12 % des stagiaires.
En toute transparence, je vais même vous révéler nos formules pas si magiques pour donner envie à nos formés de parcourir le chemin de la formation jusqu’au bout. Je sais à quel point la rétention des apprenants est un vrai sujet dans notre milieu.
Leçon n° 1 : accompagnez votre formation d’un tuteur. Sans lui ou elle, vous n’arriverez pas à stimuler vos stagiaires. C’est en tout cas ce qui retient 22 % d’entre eux.
Leçon n° 2 : la certification est également persuasive pour terminer un cycle.
Leçon n° 3 : vous avez réussi à monter une formation réellement en phase avec votre auditoire ? Bravo, vous retiendrez 14 % de vos apprenants.
Leçon n° 4 : l’interactivité de vos contenus participe à hauteur de 11 % à la poursuite du parcours.
Est-ce que vous en tirez les mêmes conclusions que moi ? De ce que je vois, le critère le plus important est l’honnêteté. Si votre descriptif est fidèle à votre formation et si vous vous engagez réellement dans ce parcours avec vos apprenants, ils vous suivront avec plaisir. Et avez-vous remarqué ? Le lien entre le participant et son outil est essentiel pour commencer et pour terminer une formation ! Preuve en est que le support que vous choisissez et la manière dont vous vous l’appropriez comptent beaucoup pour vos apprenants. Petit guide de dernière minute : si vous ne savez pas comment faire, instruisez-vous sur l’apprentissage learner centric.
Mon tableau et désormais terminé ! Est-ce que vous avez pris autant de plaisir à découvrir les résultats que moi à échanger avec mes pairs ? J’ai été honorée de recevoir leurs confidences, de la confiance dont ils ont fait preuve, de leur sincérité.
Après toutes ces discussions, une information reste gravée dans ma mémoire : la poussée du digital dans la formation est phénoménale. Je suis impressionnée par les capacités d’adaptation de mes pairs, forcés par la crise, mais résolument innovants et confiants malgré tout. Avant de partir, je m’autorise un dernier conseil : si vous doutez de l’e-learning, de vos capacités, des possibilités qui existent, piochez des conseils dans « Comment poursuivre votre activité de formation en période de confinement ? Nos conseils pour vous lancer dans le e-learning ».