En ce début d’année, nous sommes allés interroger les membres de notre communauté pour prendre la température de l’écosystème. Nous leur avons demandé quels seraient les plus grands défis pour les organismes de formation en 2023.
- Stéphanie Defrance Costa ǀ NovaLearning by NovaSancO ǀ
Varier les dispositifs de formations pour ne pas dépendre d’un seul type de financement.
Garder des formations de qualité, afin de préserver leurs valeurs ajoutées, malgré des financements publics qui s’amoindrissent.
Malgré de nombreux freins, étudier la faisabilité des opportunités qu’offre le marché pour son développement : proposer des formations en AFEST ? Devenir un CFA ? Déposer une certification RS ou RNCP ?
- Gwenael Masson C’COM-Formation et Médiation
Travailler à construire des formations et des parcours de formation performants, répondants à la demande et aux besoins des organisations, le tout en étant hors CPF pour anticiper les difficultés de financements.
Monter en compétence sur la réalisation de parcours hybrides efficaces.
Travailler la partie commerciale, et digitale pour se faire voir, gagner en visibilité et en crédibilité.
- Johann VIDALENC – Unow
Continuer une hybridation « intelligente » de l’offre de formation en fonction des thématiques de formation, des publics cibles.
Équilibrer leur business plan en devenant moins dépendant des financements publics.
Survivre dans un contexte de pré-crise avec des restrictions budgétaires côté entreprises. La partie commerciale va être fondamentale.
- Sylvain Tillon – Le Bahut
Accompagner les formateurs et experts à créer des contenus numériques de formation passionnants et efficaces.
Monter en compétences sur l’accessibilité de la formation (numérique notamment)… Enjeu stratégique et pourtant bien souvent oublié.
Anticiper la baisse des financements faciles (CPF et Apprentissage) et créer des relations plus fortes avec les employeurs.
- Sophie Donzel – Préface Emploi
Adapter leur stratégie face au changement de règles de prise en charge du CPF et ne pas dépendre d’un modèle.
Mutualiser leurs forces et compétences en créant des communautés.
Faire du e-learning non pas un outil quand la situation sanitaire l’oblige mais une véritable opportunité d’apprentissage.
- Regine Eyraud, Sillage Altros Formation
Etre bien régulier dans toutes les actions de la démarche Qualité QUALIOPI.
Faire en sorte que la formation puisse prendre toute sa place malgré les difficultés de recrutement, les équipes parfois réduites, les planning tendus et autres surprises.
Accompagner, accompagner, accompagner et être intelligent collectivement avec cet esprit de communauté pour rester pro et pointu dans nos domaines d’intervention.
- Tanguy – Exécution Projet
Adapter leur offre commerciale et leur positionnement sur le marché. La réduction à prévoir sur les formations financées par le CPF du fait de l’augmentation des contraintes va continuer d’impacter les acteurs très orientés BtoC.
Continuer à progresser sur la structuration, la qualité et le contrôle de la sous-traitance. Les pouvoirs publics et les entreprises sont de plus en plus demandeurs de ces aspects. Et je pense que le niveau demandé va continuer d’augmenter.
Se positionner sur une offre certifiante reconnue (RS ou RNCP). Même en dehors d’un financement CPF c’est un élément de plus en plus demandé. Avec la mise en place du passeport de compétence adossé au SI-CPF, mon avis est que cela va être de plus en plus déterminant.
- Tess Berthelot Activmedia
Garder une offre de formations accessible et de qualité pour les personnes sans emploi, alors que le manque de financements publics dirige les OF de plus en plus vers une offre ciblée pour les entreprises.
Proposer des formations certifiantes face à une coupe nette des habilitations de France compétences. L’offre en RS ou RNCP se réduit, des quasi monopoles de certifications se créent et les personnes en besoin de formation ont moins de choix dans les compétences proposées.
Ne plus rester seul et oser mutualiser les effectifs entre OF pour baisser les coûts et garantir l’ouverture des sessions de formation.
- Valérie Sansa OF Valérie Sansa
Diversifier son offre de formation. Offrir des formations qui captent l’attention et la motivation des apprenants.
Allier formation humaine avec de bons formateurs et digitalisation du processus d’apprentissage.
Continuer à développer positivement son image de marque dans l’environnement compétitif de la formation.
- Nathalie Brion – Accelerateurm
Rebondir et s’adapter aux besoins du contexte.
Les financements…
Garder le cap dans la gestion du temps administratif de plus en plus lourde pour les petits OF.
Merci à tous ces dirigeants et salariés d’organismes de formation pour leurs réponses mesurées, à la fois optimistes et réalistes.
Et pour vous, quels seront les défis pour les mois à venir dans l’écosystème de la formation professionnelle ?
Merci pour cet article avec ces échanges de grande qualité. Ces multiples interviews avec des idées différentes, des orientations différentes permettent de se trouver. De se dire, tiens l’idée que j’ai… et bien elle est reprise par tel OF. Je ne suis pas seul. Mon idée est donc pertinente.
D’autres interviews permettent de déclencher une idée, d’affiner une stratégie en cours.
Félicitations pour ce genre d’articles qui est à renouveler.
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre retour concernant l’article de Pascale ! Nous gardons l’idée de réaliser plus d’interviews et de témoignages sur Digiformag.
Cordialement
Merci pour ces témoignages. Je rebondis sur Nathalie Brion qui parle de la nécessité de garder le cap.
Je pense aussi qu’il y a un défi important à relever : Comment faire face à une exigence administrative sans cesse en croissance en continuant à réaliser notre mission de proposer des formations de qualité ?
Dans mon OF, depuis le mois de février nous avons été sollicités pour rendre des comptes à un certain nombre d’organismes : l’audit de contrôle de qualiopi, le renouvellement de notre agrément auprès du conseil régional et de la DREETS pour les formations préparant à un diplôme d’Etat géré par ces instances, le travail avec l’expert comptable pour notre rapport financier, le BPF à envoyer à la DREETS et un contrôle de l’OPCO de notre branche. (Et encore, nous n’avons pas de certifications au RNCP, sinon, ça ajouterais encore une couche supplémentaire)
Il n’est pas choquant de rendre des comptes dans la mesure où nous participons à une mission que financent en partie les pouvoirs publics, mais le cumul de ces exigences a représenté environ 63 heures de travail, soit autant de temps qui n’est pas consacré à la conception pédagogique, à l’accompagnement des apprenants et aux relations avec nos clients. Réussir à proposer des formations de qualité dans ces conditions est une gageure de plus en plus difficile.