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Le nouvel écosystème de la formation professionnelle

Sommaire

La réforme du 5 septembre 2018 a métamorphosé le secteur de la formation professionnelle et a entraîné la création de nouveaux acteurs et la définition de nouvelles missions pour certaines entités déjà en place. France compétences est désormais au cœur de nouvel écosystème. Plus d’un an après la mise en œuvre de cette réforme, où en sommes-nous ? France compétences est sur le point de mener plusieurs enquêtes auprès des OPCO et des prestataires de formation.

Les OPCO viennent à peine de se former et sont en train de construire de nouvelles offres de services afin de fidéliser les branches professionnelles et les entreprises. Quant aux entreprises, elles doivent se tenir au courant des travaux menés dans les branches et entretenir de nouvelles relations avec les OPCO. Tout ce petit monde est dans la nécessité de cohabiter. Décryptage des nouvelles relations entre ces nouvelles parties prenantes !

Mise à jour du 9 avril 2020 : l’entrée en vigueur de Qualiopi, certification nécessaire pour bénéficier de financements publics et paritaires, a été repoussée au 1er janvier 2022 (prévue initialement le 1er janvier 2021) conformément aux mesures annoncées dans l’Ordonnance n° 2020-387 du 1er avril 2020. *

L’évolution du rôle de France compétences

France compétences doit amorcer des relations avec tous les acteurs du marché : le Cofrac, les instances de labellisation sélectionnées par elle, les OPCO, les prestataires de formation, les CÉP (conseil en évolution professionnelle), la CDC (caisse des dépôts et consignations) et les entreprises. Pour coordonner tout « ce beau monde » et s’assurer que chacun d’entre eux remplisse correctement ses fonctions, France compétence a prévu de mener plusieurs enquêtes sur le terrain afin de s’assurer :

  • que les OPCO répondent bien aux besoins des branches et des entreprises ;
  • du degré de compréhension du référentiel national qualité par les prestataires de formation.

Durant l’université d’hiver de la formation professionnelle à laquelle nous avons assisté, un des responsables de France compétences a également précisé qu’une rencontre annuelle serait organisé par France compétences et rassemblera de nombreux acteurs de la formation professionnelle. Toutefois, comme nous l’avons rappelé dans un précédent article, aucune information ne nous a été communiqué. Il faudra donc faire preuve de patience !

Les OPCO sont en phase de déploiement

Les OPCO (opérateurs de compétences) sont de nouveaux acteurs créés de toutes pièces par cette nouvelle réforme. Leurs rôles et missions se sont transformés et leur nombre s’est également considérablement réduit (passage de 22 OCPA à 11 OPCO). Ainsi, certains ex OPCA ont totalement disparu tandis que d’autres ont fusionné pour former de nouveaux OPCO. C’est par exemple le cas de l’OPCO Afdas (l’OPCO des métiers du service financier et conseil) qui est né suite à la fusion du FAFIEC et d’OPCABIA.

Parmi, les nouvelles missions OPCO figurent :

  • La création de nouvelles offres de service à destination des entreprises.
  • Le développement de l’apprentissage et des contrats aidés.
  • Le suivi et l’évolution des certifications éligibles à la Pro-A,
  • Le suivi des formations inscrites au plan de développement des compétences pour les entreprises de moins de 50 salariés.

Lire aussi : Les opérateurs de compétences (OPCO) : leurs missions et les agréments accordés au 1er avril 2019

Déployer une nouvelle stratégie à l’ère du « phygital »

Les OPCO doivent créer une nouvelle offre de service à destination des entreprise. Celle-ci repose sur le déploiement d’outils digitaux mis à disposition et intègre également une offre de proximité pour accompagner les entreprises dans leurs besoins de formation et le développement du plan de compétences (uniquement pour les entreprises de moins de 50 salariés). Comme l’expliquait durant l’université d’hiver, Stéphanie Lagalle-Baranès, directrice générale d’OPCO 2i, un opérateur Interindutriel (sauf agro-alimentaire)  « le fil rouge de l’offre de service, c’est le conseiller » Parmi les outils digitaux mis à disposition des entreprises, Constructys, Opérateur de compétences de la Construction, a mis en œuvre « un outil de géolocalisation de toutes les prestataires de formation présents sur un territoire donné afin d’aider les entreprises à trouver rapidement le prestataire dont ils ont besoin ». Pour Thierry Dez, président de d’OPCO cohésion social l’enjeu « est de couvrir totalement le territoire.»

La digitalisation mise en œuvre par les OPCO doit répondre aux enjeux de mobilités des entreprises et des branches professionnelles, c’est la raison pour laquelle l’OPCO Afdas emploie le terme de “phygital”, une contraction entre “physique” et “digital” et le définit en ces termes “nous devons fournir des outils digitaux qui permettent aux entreprises de les utiliser où ils veulent et quand ils veulent. Pour cela, il est impératif de réduire nos délais de traitement. Dans le même temps, nos conseillers doivent être présents pour les entreprises et fournir un service de proximité et d’accompagnement. »

Quel modèle économique pour répondre à cette offre de service post réforme ?

Les OPCO n’ont d’autres choix que de réinventer un nouveau modèle économique pour fidéliser les entreprises et les branches professionnelles et répondre à leurs besoins. Mais ces nouveaux acteurs font très vite face à un problème de taille : le temps ! En effet, les OPCO ont eu très peu de te temps pour se construire, s’unir et concevoir de nouvelles offres de services.

Ces structures se trouvent donc toujours en phase de déploiement. Pour la présidente de l’OPCO 2i, le modèle économique des opérateurs de compétence n’est pas définitif et sera amené à évoluer. Par exemple, OPCO 2I n’a eu d’autres choix que de créer de s’appuyer sur les versements volontaires des entreprises pour continuer à déployer leurs service.

Lire aussi : Parole d’Opco : « Il est stratégique pour les organismes de formation de se rapprocher des Opco » par Olivier Gauvin d’Opcalia

Des relations OCPO/entreprises à réinventer

Qu’en est-il du rôle des entreprises dans cette réforme de la formation professionnelle ? Les entreprises ont tout intérêt à nommer des représentants d’entreprise ou de personnel afin de suivre les travaux menés dans les branches professionnelles.

Autre enjeu défi majeur auquel font face les employeurs : l’abondement du CPF des salariés. Les deux réformes successives de la formation professionnelle ont permis d’autonomiser le salarié qui devient seul décisionnaire et maître de son parcours professionnel. Alors, la co-construction d’un CPF entreprise / salariés est-elle un mythe ou une réalité ? Les entreprises peuvent déployer différentes stratégies afin d’intégrer le CPF comme un élément clé d’une politique formation.

Les entreprises, peuvent tout à fait conclure des accords d’entreprises avec des représentants du personnel et des organisation syndicales afin d’élaborer une politique d’abondement du CPF. Les entreprises qui parviendront à financer l’intégralité des formations suivies par leurs salariés pourront bénéficier d’un remboursement des montants des droits acquis par ces derniers par la CDC (caisse des dépôts et consignations).

A partir du printemps 2020, les entreprises pourront également verser des fonds dédiés à la formation professionnelle directement sur le compte personnel de formation des salariés.

En co-gérant le CPF de ses salariés, l’entreprise peut mettre à disposition de ces derniers une offre de service beaucoup plus large, négocier des tarifs plus attractifs avec les centres de formations et proposer un véritable projet de formation qui sert à la fois ses intérêts et ceux de ses salariés.

 

Ce nouveau système de la formation professionnelle est loin d’être figé. Parce qu’elle est la pierre angulaire de cette réforme, France compétences devra coordonner les rôles et les missions de tous les autres acteurs du secteur. Ces derniers n’auront d’autres choix que de mutualiser et consolider leurs effort. Des nouvelles alliances sont d’ores et déjà en train de se développer : c’est le cas des CFA et des entreprises qui s’associent pour créer de nouveaux parcours d’apprentissage.

Quant à la fédération de la formation professionnelle, elle n’a eu d’autre choix de que s’ouvrir à de nouveaux acteurs tels que des éditeurs de solutions numériques, des CFA, des consultants ou des certificateurs afin de permettre aux prestataires de formation de répondre aux nouveaux enjeux en matière d’innovation, de qualité et de performance économique.

* L’ Ordonnance n° 2020-387 du 1er avril 2020 reportant la date d’exigence de la certification Qualiopi du 1er janvier 2021 au 1er janvier 2022.

2 thoughts on “Le nouvel écosystème de la formation professionnelle

  1. Bonjour,
    Dans votre article il s’agit de l’Opco Atlas et non afdas qui est issu de la fusion des Opca Fafiec et Opcabaia

    1. Bonjour à vous,

      Merci beaucoup d’avoir relevé cette erreur. Nous en sommes désolés et allons tout de suite la corriger !

Comments are closed.

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