La communauté des organismes de formation connectés

En savoir plus Rejoindre la communauté

Ce que change (vraiment) le décret du 6 juin 2025 pour les certifications RS et RNCP

ce que change vraiment le décret du 6 juin 2025 pour les certifications RS et RNCP Digiformag
Résumer cet article avec :
Comment utiliser ces raccourcis IA ?

SOMMAIRE

Le décret n° 2025-500 du 6 juin 2025 relatif à la certification professionnelle introduit une série d’évolutions réglementaires majeures pour les porteurs de projets RS et RNCP. 

Objectif affiché : renforcer la transparence, la rigueur et la lisibilité du système. Tour d’horizon commenté de ce qui change… et de ce que cela implique concrètement.

1. Refus sans examen du fond : la tolérance zéro

Un nouvel article du Code du travail (R. 6113-8-1) autorise désormais France compétences à refuser une demande d’enregistrement sans même instruire les critères de recevabilité si certains manquements sont constatés. Cela concerne :

  • les fausses déclarations, notamment sur les données d’insertion des promotions de titulaires ;
  • le plagiat d’un référentiel existant ;
  • toute communication trompeuse (site, plaquette, webinaire, etc.) sur le dispositif ou ses résultats.

Les porteurs de projets doivent donc être vigilants à propos de la rédaction du dossier et de leurs supports de communication. Le copier-coller d’un référentiel tiers ou des taux d’insertion « embellis » peuvent désormais entraîner un rejet immédiat, sans même passer en commission.

Dans les faits, c’était déjà le cas pour les fausses déclarations avant la publication du décret, mais maintenant que les transgressions sont clairement énoncées, il est possible d’espérer une baisse des tentatives de duperie.

2. Critères des répertoires : renforcement de la preuve et des attendus

Le décret vient étoffer les critères d’éligibilité au RNCP et au RS. On peut noter :

  • la vérification des moyens pédagogiques, techniques et d’encadrement réellement mobilisés ;
  • l’alignement des contenus des référentiels sur les enjeux transversaux : transition écologique, numérique, accessibilité, sécurité ;
  • la possibilité de déposer un dossier avec une seule promotion, mais dans ce cas, l’enregistrement est limité à un maximum de trois ans au lieu de cinq.

Ces évolutions vont dans le sens d’une meilleure traçabilité des projets et d’une logique de « preuve par l’usage ». Une seule promotion suffit, certes, mais le niveau d’exigence documentaire augmente. 

3. Alignement des critères RS/RNCP

Les critères du RS (art. R. 6113-11) sont également actualisés pour inclure :

  • l’impact du projet de certification sur les parcours professionnels (1° bis) ;
  • la réalité des moyens techniques, pédagogiques et d’encadrement mis en œuvre pour la réalisation des actions de formation (1° quater) ;
  • l’adéquation de ces actions avec le référentiel (1° quinquies).

Ces informations offrent ainsi une plus grande convergence des critères entre les deux répertoires.

4. Trois refus = une année de carence

Autre nouveauté forte : l’instauration d’une période de carence d’un an pour les porteurs ayant essuyé trois refus sur un même projet (ou sur des projets similaires) au cours des cinq dernières années.

L’objectif est notamment d’éviter les dépôts en boucle de projets mal construits, insuffisamment revus ou non conformes. Le temps économisé par les commissions pourra être investi dans l’analyse de dossiers solides. Une fois de plus, toutes les parties prenantes en sortiront gagnantes.

5. Encadrement renforcé des conventions d’habilitation

Le décret détaille désormais davantage ce que doit mentionner une convention entre un certificateur et un organisme tiers habilité (articles R. 6113-16-1 à R. 6113-16-3), notamment :

  • la durée de formation, les moyens pédagogiques et humains ;
  • les conditions de sous-traitance ;
  • les spécificités d’apprentissage ;
  • et… les contreparties financières, si elles sont applicables.

Tous les certificateurs et porteurs de projets doivent réviser leur modèle de convention pour s’assurer de leur conformité. Au passage, ceux qui n’ont pas encore de réseau doivent prévoir un projet de convention dès le dépôt, afin de démontrer que tous les cas de figure ont été anticipés.

6. Un régime de contrôle et de sanction structuré

Le décret introduit une série d’articles (R. 6113-16-7 à R. 6113-16-13) qui encadrent :

  • les suspensions conservatoires (en cas de manquement ou de risque grave) ;
  • la mise en demeure ;
  • la suppression d’une certification ;
  • les interdictions de déposer à nouveau.

France compétences, en tant qu’autorité de régulation, est dotée de pouvoirs de contrôle, de sanction et de suspension… mais toujours dans le cadre d’un contradictoire.

7. Public et privé : mêmes règles, même jeu

Dernier pilier de ce décret : l’harmonisation des obligations entre les certificateurs ministériels et les certificateurs privés. Cela concerne notamment :

  • la transmission des données d’insertion (art. R. 6113-15) ;
  • les règles de suivi ;
  • l’honorabilité des dirigeants (art. R. 6113-14) ;
  • les exigences documentaires.

Un pas vers plus d’équité entre les différents types de certificateurs, donc, et une clarification du cadre pour tous.

En somme, pas une révolution, mais un sérieux cap de structuration

Le décret du 6 juin 2025 s’inscrit dans une logique de professionnalisation des pratiques et de clarification du système. Il vient poser un cadre plus intelligible, plus juste, et surtout plus exigeant, qui demande aux porteurs de projets de se structurer dès le départ ou de se mettre à jour.

France compétences a annoncé que la documentation serait actualisée et que des webinaires seraient proposés pour accompagner les acteurs concernés :
https://www.francecompetences.fr/fiche/repertoires-nationaux-de-nouvelles-conditions-denregistrement-fixees-par-decret/

À lire également

Katarzyna-Fossati- Digiformag Auteur

Katarzyna Fossati

Katarzyna, consultante en ingénierie certificative, travaille dans la formation et la qualité de ce secteur depuis 20 ans. La certification est devenue le cœur de son activité professionnelle et lui permet de découvrir chaque jour l’envers du décor de nombreux métiers. Elle se passionne pour l'équitation, les voyages et la musique techno. Sa madeleine de Proust ? le chocolat.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les informations sont collectées par Digiforma afin d'étuder la demande pour rejoindre la ommunauté. Pour plus d'informations ou pour toute question relative à la protection des données, vous pouvez contacter notre DPO à l'adresse [email protected] ou prendre connaissance de notre politique de confidentialité disponible sur notre site web.
Recommandés pour vous
Abonnez-vous à notre newsletter !
Rejoignez la plus grande communauté OF de France
Participez aux enquêtes Digiformag
Digiformag Favicon
Gagner 4h par semaine
sur votre veille Formation
Sur le même sujet

Les équipes de Digiforma se déplacent au plus près de vous en région pour vous faire monter en compétences sur notre logiciel et vous tenir au courant de ses évolutions.

Logo digiforma
Pilotez vos formations en temps réel avec Digiforma
Gérez vos formations 4x plus vite