Dans un contexte où l’inclusion est au cœur des enjeux sociétaux et professionnels, la question du handicap dans la formation ne peut plus être traitée comme un simple indicateur à cocher pour Qualiopi.
Et c’est l’idée forte du webinaire organisé par Digiforma Veille avec la participation de Stéphanie Gonçalves, référente handicap et ingénieure pédagogique chez Nova Learning. Objectif : aider les organismes de formation à mettre en place une veille efficace et transversale sur le handicap, en la connectant aux exigences réglementaires comme aux pratiques concrètes de terrain.
Une approche qui dépasse l’indicateur 26 de Qualiopi
Trop souvent, le handicap est associé au seul indicateur 26 de Qualiopi, relatif à la prise en compte des publics en situation de handicap. Or, comme l’ont rappelé les intervenantes, la thématique irrigue de nombreux autres champs de la veille, notamment les indicateurs :
En croisant ces différents axes, une culture inclusive peut être construite dans l’organisme de formation, allant bien au-delà des obligations administratives.
Veille légale (indicateur 23) : rester à jour sur les obligations
Le droit du handicap est un champ mouvant. En témoigne la directive européenne sur l’accessibilité, en vigueur depuis le 28 juin 2025, qui pourrait avoir un impact important sur les dispositifs de formation.
Pour rester informé, plusieurs sources sont recommandées :
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AGEFIPH : référente pour le secteur privé.
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FIPHFP : pour la fonction publique.
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RHF (Ressources Handicap Formation), présents dans chaque région ;
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Personnalités influentes comme Véronique Bustrel ou Caroline Pachoud sur LinkedIn.
La veille réglementaire doit être centralisée, datée, et partagée avec les équipes.
Veille métier (indicateur 24) : remettre en question les représentations
Faire de la veille métier sur le handicap, c’est aussi interroger les prérequis et les capacités attendues dans une formation. De nombreux métiers peuvent être accessibles malgré un handicap, surtout si des adaptations sont possibles.
Un rappel utile : 80 % des handicaps sont invisibles.
Veille pédagogique et technologique (indicateur 25) : penser accessibilité
Deux volets principaux :
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Accessibilité numérique :
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respect des standards RGAA ;
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outils comme Scribe, sous-titrage automatique, lecteurs d’écran…
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Accessibilité pédagogique :
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utilisation du FALC (facile à lire et à comprendre) ;
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supports adaptés ;
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ressources pratiques comme les guides de Sciences Po pour les enseignants.
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Une bonne pratique : garder une trace des adaptations apportées aux supports pour les présenter lors d’un audit.
Indicateur 26 : inclusion, posture et réseau
Le cœur du sujet reste bien là : comment un OF peut rendre sa formation inclusive ?
Parmi les bonnes pratiques à retenir :
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nommer un référent handicap clairement identifié ;
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prévoir des aménagements pour les apprenants (tiers temps, pauses adaptées) ;
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ajouter une mention explicite dans les programmes : « en cas de besoin d’aménagement, contactez X » ;
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intégrer une question spécifique dans le questionnaire préformation.
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Participer à des événements comme :
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la SEEPH (Semaine pour l’emploi des personnes handicapées, du 17 au 23 novembre 2025) ;
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le DuoDay (le 20 novembre) ;
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l’Université des référents handicap (mars 2026).
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Des preuves simples peuvent suffire : capture d’écran, compte-rendu de réunion, email, participation à un événement ou inscription à une newsletter spécialisée.
Digiforma Veille : un outil pour structurer et capitaliser
La plateforme Digiforma Veille a été conçue pour aider les organismes de formation à :
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accéder à des sources fiables classées par type de veille ;
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partager l’information entre collaborateurs ;
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suivre les actions à mener (commentaires, tags, liste de tâches, tableaux de bord) ;
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centraliser les preuves pour les audits.
La veille devient alors collaborative, contextualisée, actionnable et surtout intégrée dans le quotidien de l’organisme.
Conclusion : vers une culture inclusive durable
Faire de la veille sur le handicap, ce n’est pas répondre à une obligation Qualiopi, c’est faire vivre une démarche d’amélioration continue, au service de tous les apprenants.
Comme l’a rappelé Stéphanie, « il n’est pas demandé à un organisme de formation de tout savoir faire, mais de savoir à qui s’adresser. » Et c’est souvent ce qui fait toute la différence.