Aussi immatériel soit-il, le numérique provoque des conséquences bien réelles. Ce monde merveilleux qui donne vie aux idées et voix aux anonymes exige tout de même de la part des utilisateurs une utilisation consciente. Que l’on parle de ceux qui utilisent, comme de ceux qui produisent.
Vous avez inscrit dans votre feuille de route une démarche plus responsable ? Vous cherchez des alternatives ? Nous sommes allés voir ce que propose, entre autres, la Mission interministérielle du numérique écoresponsable pour trouver leurs meilleures astuces. Voyons ce que vous pouvez faire pour faire rimer numérique et écologique.
Où se situe la consommation de ressources dans le numérique ?
Pour faire évoluer vos pratiques, il est déjà intéressant de comprendre ce qu’elles engendrent. Les impacts écologiques du numérique sont nombreux, ne serait-ce que parce que le terme “numérique” s’étend de la conception de machines à la consommation d’électricité.
Aujourd’hui, ce numérique omniprésent représente tout de même 2,5% de l’empreinte carbone sur notre territoire. Sachant qu’on limite le papier, les déplacements et qu’on éteint nos machines lorsqu’elles ne servent pas, à quels endroits se situent ces utilisations de ressources ?
- Dans les terminaux : pensez à tous les matériaux, tous les minéraux et tous les métaux exploités pour parvenir à un smartphone ou un ordinateur. Des ressources qui sont perdues à jamais – puisqu’elles ne se renouvellent pas – et utilisées pendant environ 2 ou 3 ans.
- Dans les réseaux : le merveilleux Wifi ne se passe pas de kilomètres de câbles et fibres. Sans parler des réseaux mobiles (comme la 5G), qui consomment 3 fois plus d’énergie.
- Dans les datacenters et serveurs : pour que vous ayez accès à tout dans le Cloud, les infrastructures ne peuvent faire l’économie de centre de données – ces fameuses armoires.
- Dans l’utilisation par les internautes : le streaming, la consultation de sites, l’envoi d’e-mails… participent, dans une moindre mesure, à utiliser de l’énergie.
Des consommations qui s’ajoutent les unes aux autres et qui impactent toutes les ressources.
Avoir une réflexion plus durable
Dans “démarche numérique éco-responsable”, il y a “démarche”. Avant même de démarrer la conception de votre interface – logiciel, application ou site internet – intéressez-vous à son impact et son adéquation avec votre philosophie :
- Est-ce que votre solution est accessible sur tous les supports (notamment les smartphones de plus de 5 ans ou reposant sur des technologies interopérables) ?
- Avez-vous listé des objectifs en matière de sobriété ?
- Vous êtes vous intéressé à la consommation d’énergie de vos infrastructures ?
Ces quelques éléments, et d’autres à retrouver ici, vous aideront à réaliser un projet réellement plus sobre.
À lire également : L’e-learning a aussi un rôle à jouer dans la sobriété numérique
Travailler l’éco-conception de son site de formation
Puisque votre solution est numérique, prenez un instant pour voir ce que vous pouvez changer pour participer à un monde digital plus sobre, à commencer par l’éco-conception.
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Qu’est-ce qu’un site éco-conçu ? En une phrase, dites-vous que c’est un site internet léger. Mais pas seulement :
- il possède peu de médias, en tout cas, pas de médias inutiles ou obsolètes ;
- il limite le nombre de pages, voire, n’existe qu’en format one page (une seule page) ;
- il exploite des typographies du système d’exploitation et non celles d’un designer ;
- il joue avec peu de couleurs et encore moins d’animations.
Si vous êtes tentés par l’éco-conception, jouez sur plusieurs leviers :
- réduisez la taille de vos images ou remplacez-les par des icônes ;
- de même pour vos vidéos, qui seront limitées en nombre ;
- les textes sont travaillés pour être épurés, sans fioritures. Chaque mot est réellement utile ;
- privilégiez le HTML et le CSS lorsque vous codez, ce sont des langages assez économes ;
- appuyez-vous sur des polices de caractères simples et très lisibles ;
- limitez le poids de vos pages ;
- oubliez les plug-ins qui arrivent par lot, surtout chez WordPress ;
- comptez sur les caches, ce système qui stocke des informations de votre site et évite d’envoyer une nouvelle requête si un internaute se rend une seconde fois sur votre page.
Ces quelques éléments devraient vous permettre de limiter la consommation d’énergie engendrée par votre solution.
La sobriété peut se jouer tout au long de la vie de votre solution
En complément, et après avoir mis en place les techniques d’éco-conception, vous pouvez instaurer d’autres bonnes pratiques, qui feront du bien à la planète et aux internautes :
- Oubliez les techniques marketing assez grossières : les pop-up, l’infinite scroll (comme sur les réseaux sociaux), la lecture automatique de vidéos…
- Limitez la collecte de données à tout va à des fins de ciblage marketing. Vous utilisez des ressources supplémentaires sans forcément faire grand-chose des informations. Avant de les collecter, listez bien les raisons pour lesquelles vous le faites et ce que vous ferez de ces données.
- Retenez bien que l’IA, si chère à certains cœurs, consomme de l’énergie, du stockage et des datacenters. À utiliser donc avec parcimonie !
Bien évidemment, ces pratiques s’accompagnent d’une consommation responsable où vous prolongez la vie de vos appareils. Allier numérique et sobriété est aujourd’hui possible, et même simple, sans perdre en qualité. Vous avez de nombreux moyens à votre disposition pour offrir une expérience agréable sur votre solution, tout en limitant à la fois la consommation de ressources et les émissions de gaz à effet de serre. Nous ne pouvons que vous conseiller de creuser le sujet auprès de la Mission évoquée en début d’article. À vous d’intégrer la boucle vertueuse !
Crédit photo : Önder Örtel