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L’e-learning a aussi un rôle à jouer dans la sobriété numérique

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Le numérique, c’est merveilleux. Depuis l’apparition des emails, des QR codes, des smartphones et des applications de messagerie instantanée, la consommation de papier ou le transport individuel se réduisent drastiquement. On en déduit facilement que le numérique, apparemment indolore, est aligné avec nos urgences. Dans la réalité, le numérique crée de vraies douleurs : il engendre une consommation énergétique et une pollution importantes, de l’extraction de minerais à la gestion des déchets informatiques. On estime aujourd’hui que le numérique représente la 7e industrie la plus polluante au monde.

En tant que responsable de formation, vous avez saisi les nombreux bénéfices du numérique pour proposer une nouvelle expérience à un public large. Toutefois, vous ne restez pas insensibles aux arguments sur l’urgence écologique. Comment concilier les deux ? Comment faire côtoyer le plaisir de l’expérience et la réduction de son impact environnemental ? Peut-on produire le même résultat en employant des moyens différents ? Digiformag se plonge au cœur des solutions et de ceux qui les font pour détecter les pistes de changement.

Comment se traduit la sobriété numérique dans la formation ?

La sobriété numérique s’intéresse à l’impact du numérique sur deux niveaux : l’impact énergétique et l’impact carbone. Pour comprendre le mouvement, il est important de savoir que le numérique consomme beaucoup de ressources naturelles, 800 kg pour un ordinateur portable de 2 kg, et consomme énormément d’électricité, notamment, via les datacenters.

Devenir acteur de la sobriété numérique implique de revoir sa façon d’utiliser la technologie : choisir ses équipements, repenser ses usages et anticiper sa gestion des déchets. Dans le secteur de la formation, découvrez quelques pistes concrètes pour arriver à un « numérique piloté qui sait choisir ses directions » si l’on reprend la définition du Shift Project.

Piste 1 : questionner sa formation

En premier lieu, il est important de parler du format de l’e-learning même. Aujourd’hui, l’e-learning est utile lorsqu’il rassemble des personnes réparties partout en France, lorsque la formation doit se glisser dans le quotidien d’un actif ou qu’elle permet de s’entraîner à réaliser une manipulation difficile. Dans les autres cas, privilégier le présentiel ou le blended learning apparaît comme une contribution importante pour diminuer son empreinte numérique.

Si vous êtes amené à construire une nouvelle formation sous la forme de classe virtuelle, faites la chasse au contenu inutile : des redits de vos PowerPoint, un cours magistral, des vidéos sans rythme ou des montagnes de contenus pour exprimer une idée simple. Ce n’est intéressant ni pour vos élèves, ni pour la planète.

Piste 2 : diminuer les formats énergivores

Très populaire aujourd’hui, la vidéo n’aide pas à construire un meilleur demain. Énergivore, elle concentre 80 % du flux mondial de données. Sans la supprimer pour de bon, elle peut parfois être remplacée par des supports plus légers comme une infographie ou une présentation. Pour plus de sobriété numérique, la vidéo ne devrait être utilisée que lorsqu’elle est le média le plus efficace pour porter votre message. Avant d’en réaliser une, vérifiez qu’il n’existe rien de similaire sur internet.

Bien sûr, limiter les utilisations des dernières technologies concerne également les supports comme la Réalité Virtuelle, la Réalité Augmentée ou le métavers. Oui, ces technologies sont passionnantes, mais elles n’ont de valeur que si elles sont utilisées à bon escient.

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Piste 3 : s’intéresser à l’éco-conception

Du choix du datacenter au développement de ses technologies, il existe plusieurs leviers qui permettent, tout en garantissant une qualité égale, de faire diminuer son empreinte écologique. Les datacenters, ces immenses centres de traitement de données, consomment beaucoup d’énergie. Pour réduire votre impact, vous pouvez soit diminuer le nombre de données, et donc, faire un tri régulier, soit vous orienter vers des structures qui sont plus en phase avec vos valeurs (moins distantes ou qui compensent leur bilan carbone). Bien sûr, dans cette démarche, vous avez toujours le pouvoir de privilégier des sauvegardes locales de vos données. Mais n’oubliez pas que la gestion locale de son système d’information présente des risques pour vous et vos données.

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La tendance de l’éco-conception a de nombreux atouts dans sa manche : il est possible de choisir la voie verte dans quasi chaque démarche. Vous pouvez par exemple, choisir de concevoir votre site ou une application mobile de façon à diminuer votre empreinte. Vous pouvez aussi jouer sur les plug-ins moins consommateurs des serveurs. Vous pouvez même « coder plus vert » afin d’éviter la consommation du code de vos sites et applications.

Piste 4 : faire évoluer les mentalités

Charité bien ordonnée commence par soi-même, et cela vaut aussi dans une démarche de sobriété numérique. Si vous travaillez en équipe et que chaque membre est volontaire pour vous suivre dans ce parcours, il est important de fluidifier la communication, de former aux bons usages, de mettre en pratique vos récents acquis et de questionner vos méthodes et applications à intervalles réguliers.

Le choix de vos fournitures est également important puisque 20 % de la consommation d’énergie numérique est liée à la production d’équipements. En gardant cette information en tête, pensez aux 3 R : réparation, réutilisation, recyclage de l’ensemble de vos appareils. Il existe aujourd’hui beaucoup de circuits qui récupèrent ou réparent les pièces informatiques partout en France. La seconde main est également plus courante dans l’informatique, avec bien évidemment, toutes les garanties liées.

Piste 5 : prêcher la bonne parole

Convaincus de l’importance de la sobriété numérique, vous êtes de parfaits ambassadeurs. L’enjeu est important, les conséquences sont immédiates et les marchés (de consommation et d’emploi) se verront modifiés par la situation écologique. Prenez part à ce grand changement et proposez des modules ou des formations pour consommer, travailler, se déplacer, communiquer ou financer différemment. Vous pouvez vous appuyer sur d’excellentes ressources comme le MOOC créé par La Fresque du Climat ou l’atelier monté par La Fresque du Numérique.

Pour qu’elle puisse s’inscrire dans les pratiques de formation, la sobriété numérique ne doit pas être vue comme un but, mais comme un chemin. Les pistes proposées ci-dessus sont des bases de réflexion pour connaître et choisir les leviers que vous pouvez activer. Selon vos habitudes, votre environnement, vos besoins, hiérarchisez les actions et faites ce qui vous semble le plus réalisable.

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