L’avènement de l’e-learning n’implique pas uniquement des changements de support ou de rythme, mais aussi, des mutations profondes chez les acteurs. Désormais, l’enseignant ou le formateur devient aussi informaticien ou vidéaste, scénariste ou designer. Si son rôle à lui a bien changé, il s’accompagne de la recrudescence d’une nouvelle personnalité : le tuteur, ou plutôt, l’e-tuteur. On le nomme également mentor ou coach selon son profil.
Pas tout à fait le même, pas tout à fait différent, l’e-tutorat repose sur les bases du tutorat, mais moulé dans le cadre d’une pratique numérique. Nouvelles communications, nouveaux accès, nouvelles solutions… Ce métier se réinvente avec le digital.
Focus sur une forme d’accompagnement unique et particulièrement intéressante pour les formateurs et organismes de formation.
À lire également : « Comment je suis devenu tuteur en ligne pour des formateurs professionnels » Découvrez le témoignage de Marcel Gonzalvez.
De la richesse de l’e-tutorat
Pourquoi s’intéresser à l’e-tutorat ? En quelques mots, pour répondre au plus gros enjeu des formations en ligne : maintenir l’intérêt des apprenants et maximiser leur rétention. Toutes les études concordent : le taux d’abandon d’une formation est particulièrement élevé lorsque celle-ci se réalise à distance. Parce que l’autonomie s’accompagne parfois d’une lassitude et d’un isolement, il est aujourd’hui complexe de mener ses stagiaires jusqu’au bout du parcours.
L’e-tuteur, du fait de ses rôles réels et perçus, serait-il la pièce manquante pour une formation réussie ? C’est en tout cas ce que l’on a envie de croire lorsque l’on comprend son intérêt.
Avant de partir à sa recherche, définissons clairement ce qu’est un e-tuteur.
À lire également : 10 astuces pour favoriser l’engagement des apprenants.
Ce que l’e-tuteur fait
Véritable bras droit ou acolyte du formateur, l’e-tuteur s’intéresse plus à l’apprenant qu’à la formation. Première règle : un e-tuteur peut encadrer une ou plusieurs personnes, c’est selon votre choix. Deuxième règle : il ne possède pas obligatoirement le niveau de connaissance du formateur. Puisqu’il l’épaule, pas besoin de créer une compétition inutile, il peut parfaitement s’agir d’un alumnat ou d’une personne totalement extérieure.
Bien évidemment, moins il chapeaute d’apprenants, plus son action est efficace. Pourquoi ? Parce qu’il fait le lien entre le formateur et l’apprenant via un accompagnement le plus personnalisé possible. Pour cela :
- L’e-tuteur est disponible pour répondre aux questions des apprenants, que ce soit par des voies synchrones (chat) ou asynchrones (mail) ;
- L’e-tuteur est guidé par un objectif majeur : lutter contre l’abandon via l’accompagnement ;
- L’e-tuteur intervient à 3 niveaux : méthodologique (en partageant une méthode de travail), pédagogique (en s’assurant que les stagiaires atteignent leurs objectifs) et social (en motivant les participants) ;
- L’e-tuteur encourage les interactions entre les apprenants de la même session de formation ou entre les promotions ;
- L’e-tuteur peut être responsable d’entretenir les liens avec la communauté après la formation.
À lire également : Comment garder le contact avec ses apprenants après la formation e-learning ?
Mais ses missions ne se résument pas à faire de l’animation ou du coaching. Il s’occupe généralement de seconder le formateur :
- L’e-tuteur règle les problèmes techniques, d’accès ou de documentation ;
- L’e-tuteur met à jour les ressources sur les plateformes utilisées.
Son rôle complet s’axe toujours autour d’un but : faciliter la formation pour les apprenants. Qu’il soit appelé pour des soucis de connexion, de compréhension ou d’abandon, il n’oublie jamais son objectif : retenir l’attention des participants à chaque instant.
Selon les secteurs, l’e-tutorat se développe aussi en complémentarité, voire en remplacement, des cours particuliers des élèves lycéens ou des jeunes étudiants.
Ce que l’e-tuteur ne fait pas
Le modèle de l’e-tuteur ne se substitue pas au formateur. Il ne le remplace pas avant, pendant et après la formation. Dans ce partenariat, chacun son rôle, chacun ses responsabilités. Lors de la phase de construction de la formation :
- L’e-tuteur ne construit pas le plan de formation ;
- L’e-tuteur n’est pas responsable des contenus ;
- L’e-tuteur ne choisit pas les supports ;
- L’e-tuteur n’illustre pas les modules ;
- L’e-tuteur ne gère pas le découpage de la formation.
En résumé, il ne gère ni le contenu, ni le format.
Il en est de même sur les responsabilités de fin de formation :
- L’e-tuteur ne prépare pas les évaluations ;
- L’e-tuteur ne réalise pas les enquêtes et bilans.
Bien sûr, s’il le souhaite, il peut être figurant dans une vidéo ou voix-off devant une présentation, mais cela ne fait pas partie de ses attributions.
Deux modèles autour de l’e-tutorat
LiveMentor
C’est bien simple, tout le modèle pédagogique des parcours proposés par LiveMentor repose sur… vous l’aurez deviné… le mentorat. L’expérience de l’apprenant est peuplée, à titre égal, de vidéos préconçues et de sessions d’échanges avec un coach. La plupart de leurs formations se réalisent en trois mois pendant lesquels les apprenants sont accompagnés par un mentor, dans chaque étape de progression :
- Au début de la formation avec une prise en charge par un mentor référent ;
- Durant la formation via un système de messagerie et des rendez-vous en visioconférence.
Toute la promotion de cette entreprise repose sur un accompagnement personnalisé par un expert. Aujourd’hui, les taux de satisfaction sont élevés et les salles virtuelles de cours ne désemplissent pas.
Ifocop Experience
Ici, l’organisme de formation crée un duo entre le formateur et le tuteur. Le formateur chez Ifocop ressemble en tous points à l’enseignant d’université, soit, le sachant. C’est lui qui délivre les connaissances et il n’a pas de travail spécifique de suivi de ses apprenants. La communication se fait donc en sens unique. Afin de créer une expérience plus engageante, l’e-tuteur est disponible pour répondre aux questions, résoudre les problèmes et alimenter le forum de discussion.
Si vous avez les ressources, nous ne pouvons que vous conseiller de mettre en place un système d’e-tutorat. Vous dégagerez du temps pour vos formateurs, établirez des relations uniques avec vos apprenants et améliorerez la rétention des stagiaires. Le principal écueil à éviter porte sur la définition des rôles du formateur et du tuteur afin que chacun respecte son cadre.
Et si les nouvelles fonctions du formateur était justement plus de « déverser le savoir » mais d’endosser les missions que vous présentez chez le e-tuteur?
Le tuteur répond plutôt à des missions complémentaires, il n’a pas le bagage pédagogique. Pour un formateur, cumuler apprentissages et tutorat revient à faire beaucoup.