L’adaptive learning, ou apprentissage adaptatif en français, est un concept qui repose sur la personnalisation de la formation. Réalisé via un logiciel, l’adaptive learning crée des parcours de formation individualisés en fonction du niveau de départ et de la vitesse d’apprentissage. Au niveau du formateur, l’adaptive learning se voit comme un arbre de décision ou une carte mentale : chaque point amène à un choix qui amène à des points qui amènent à des choix…
Vu comme la réponse aux problèmes de personnalisation, de rétention de l’information et d’intérêt, l’adaptive learning se place en nouvel Eldorado dans le secteur de la formation continue.
Loin de nous la volonté de casser le mythe, mais l’adaptive learning est en effet une révolution si et seulement si les formateurs comme les élèves respectent certaines pratiques.
Dans quels cas opter pour l’apprentissage adaptatif ?
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L’adaptive learning est bienvenu si tout le monde maîtrise les codes
Puisqu’il se déroule principalement en ligne, l’adaptive learning demande une certaine aisance sur les supports technologiques.
Selon le logiciel choisi, un temps de formation pratique sera plus ou moins nécessaire.
Avant de penser à l’incorporer dans votre parcours, assurez-vous que vos apprenants sont à l’aise avec les nouvelles technologies et qu’ils disposent de supports suffisamment performants.
L’adaptive learning est une révolution s’il est vu comme un soutien
Et non comme la solution. La plupart des éditeurs de ces logiciels étant issus du milieu tech, ils ne maîtrisent pas forcément les enjeux pédagogiques. Parfois, les contenus pêchent aussi.
Il faut donc s’assurer que le support n’est travaillé que pour soutenir le contenu de votre formation et non pas qu’il se place en surcouche, vidant votre formation de son sens.
Si vous souhaitez ajouter de l’adaptive learning à votre contenu existant, comparez les solutions pour voir laquelle met le plus en avant votre travail. Si vous n’avez pas encore de contenu pédagogique, vous pouvez soit commencer par établir ce dernier, soit choisir le logiciel et travailler votre formation en fonction du support.
L’adaptive learning est essentiel s’il répond à un vrai besoin
Ce n’est pas parce que l’adaptive learning est pratique qu’il est obligatoire. Il vous sera utile uniquement si :
- Vous formez un grand nombre d’apprenants (en une ou en peu de formations) ;
- Vous voyez clairement des disparités en termes de niveau.
Utilisé dans un autre cadre, l’adaptive learning forme juste un beau quizz qui vous satisfait, mais ne vous sert pas.
L’apprentissage adaptatif est un tremplin si le formateur sait lire les informations
Puisque le parcours est basé sur les connaissances de chaque individu, il engrange un certain nombre de données, qu’il faudra ensuite lire et interpréter. Par exemple, à la question 4, 80% des apprenants de votre formation se sont trompés. Mais la question 5 a provoqué 50% de réponses justes. Comment analyser ces éléments ? Que doit-on en conclure ?
Revenons à notre question 4 : devez-vous comprendre que cette question est difficile, mais nécessaire ? Qu’elle est mal formulée ? Qu’elle arrive trop tôt dans le parcours ? Que son sujet n’a pas été assez traité ? Que d’interprétations qui ne trouvent leurs réponses que par l’expérience et les discussions menées avec vos apprenants.
Avec l’adaptive learning, vous allez développer des compétences en analyse de données. Pour le meilleur ou pour le pire !
Afin de préparer le traitement des données, il faut travailler sa collecte. Listez les données les plus pertinentes à récupérer, les éléments les plus intéressants pour vous faire avancer dans votre réflexion. On préférera par exemple noter le temps passé à répondre à une question que le comportement de la souris sur l’écran.
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L’adaptive learning est précieux si on se débarrasse de ses a priori
Beaucoup d’éditeurs de logiciels ou d’applications se placent sur le créneau des styles d’apprentissages pour vendre leurs solutions. Ils expliquent que leur système s’adapte aux diverses manières d’intégrer des notions selon son profil (auditif, visuel…) pour mieux apprendre. Si l’idée est belle, elle n’est tout de même pas vérifiée dans la réalité. Aucune étude ni aucun test n’ont su prouver une différence concrète entre les contenus dits adaptés et les contenus plus généralistes.
Ce n’est pas un réel frein à l’adaptive learning, mais un paramètre à prendre en compte dans vos choix.
L’adaptive learning est également inapte à tout couvrir. Cette technique est parfaite dans l’apprentissage des langues ou des statistiques, moins pour la sociologie ou l’histoire par exemple. Les compétences d’argumentation, de réflexion, d’esprit critique ou d’expression sont également moins bien évaluées par l’adaptive learning.
Et bien sûr, l’adaptive learning ne remplace pas une relation humaine entre l’apprenant et son formateur. Aussi poussé qu’il soit, un algorithme ne fait pas le poids face aux besoins des utilisateurs.
Pour le formateur, intégrer de l’adaptive learning demande des talents de concepteur pédagogique et d’ingénieur pédagogique. Entre le choix des solutions, la création sur-mesure, la pensée en scénarii et la collecte de données, l’adaptive learning repose sur des professionnels pluridisciplinaires. Si vous avez le temps, l’ambition et l’énergie de créer une nouvelle manière d’apprendre, l’apprentissage adaptatif est, de fait, une véritable révolution pour vous.